Les varices, causées par la dilatation permanente d’une veine superficielle, peuvent apparaître chez les jeunes, mais leur prévalence augmente avec l’âge. Les négliger peut entraîner des complications, elles doivent donc être traitées et contrôlées régulièrement.
Des fourmillements, des démangeaisons, une sensation de lourdeur dans les jambes, des crampes aux mollets ou un gonflement des chevilles et des pieds sont les premiers signes annonçant une maladie variqueuse chronique, due à un mauvais retour du sang vers le cœur. Les varices concernent 20 % des plus de 35 ans et 40 % des plus de 60 ans. Si les femmes sont les plus touchées, les hommes ne sont pas non plus épargnés. Ces derniers consultent d’ailleurs souvent trop tard, lorsqu’ils sont au stade des complications.
Les personnes à risque
« Il existe des facteurs de risque identifiés, comme l’hérédité, l’âge, la grossesse, la taille, sur lesquels il est difficile d’exercer une action », indique Nicolas Neaume, vice-président de la Société française de phlébologie (SFP), qui ajoute que « le type de travail, la sédentarité et de longues stations debout favorisent la survenue de la maladie veineuse chronique, responsable des varices ». L’excès de poids, le manque d’exercice, l’exposition à la chaleur ou encore le soulèvement répété d’objets lourds sont également des facteurs de risque.
Surveiller les complications
Les varices ne sont pas qu’un problème d’esthétique : sans suivi médical, elles risquent d’entraîner de graves complications. Lorsque la varice s’aggrave, la présence de taches sur la peau peut annoncer l’émergence d’un ulcère variqueux, une plaie qui apparaît sur le tiers inférieur de la jambe et dont « [la] fréquence est de 7 % chez les plus de 70 ans », précise le spécialiste. Une rupture de la veine ou encore une phlébite, c’est-à-dire la formation d’un caillot de sang, peuvent également être causées par une varice non soignée. C’est la raison pour laquelle « un examen ultrasonographique (écho-Doppler) devra être réalisé, afin de cartographier la maladie veineuse et de prescrire le traitement le plus adéquat », souligne Nicolas Neaume.
Un traitement personnalisé
« La compression élastique, par le port de bas de compression, et les médicaments veinotoniques soulagent efficacement les patients de la symptomatologie liée à leur insuffisance veineuse, poursuit le phlébologue. En fonction du stade, de l’anatomie et de la topographie des varices, différents types de traitement peuvent être proposés. » Il existe en effet plusieurs interventions possibles : la sclérothérapie, par l’injection indolore d’un produit qui sclérose ou obture la veine défaillante ; le traitement endoveineux thermique, par laser ou radiofréquence ; le traitement chirurgical, qui consiste à ôter les veines superficielles malades en préservant les veines saines. Le docteur Neaume insiste sur l’efficacité des traitements endoveineux, « qui se réalisent en ambulatoire, avec ou sans anesthésie locale, et qui permettent un recouvrement immédiat des activités professionnelles ».
La prévention au quotidien
« Bien qu’elle ne prévienne que faiblement le développement des varices, l’hygiène de vie reste importante, poursuit Nicolas Neaume. Les mesures d’hygiène veineuse reposent sur l’exercice physique, la mobilisation et la surélévation des jambes. » Le spécialiste énumère de nombreux sports bénéfiques pour prévenir les varices : la marche, la course à pied, la natation, le cyclisme, le ski de fond, la danse… Il recommande également de faire travailler régulièrement l’articulation de la cheville. Il déconseille par ailleurs de porter des vêtements trop serrés, des talons trop hauts ou trop plats, de prendre des bains chauds, de faire des séances de hammam ou de sauna et de s’exposer au soleil.
Catherine Chausseray
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