Mon audition, j’en prends soin !

D’ici 2050, une personne sur quatre aura des problèmes d’audition si aucune mesure de prévention n’est mise en place, selon le premier rapport mondial sur l’audition publié par l’OMS en mars 2021.

Aujourd’hui, 1,5 milliard de personnes sont concernées par des problèmes d’audition dans le monde, dont plus de 430 millions souffrent d’une perte modérée à sévère nécessitant une prise en charge. C’est un problème de santé majeur.

L’ouïe, un sens précieux et fragile 

Le système auditif se compose de l’oreille externe, de l’oreille moyenne et de l’oreille interne. L’oreille externe comprend le pavillon, le conduit auditif externe et le tympan. Ce pavillon capte les sons, qui se dirigent ensuite vers le tympan, lequel se met alors à vibrer dans le conduit auditif. Ces ondes sonores poursuivent leur route à travers l’oreille moyenne, jusqu’à l’oreille interne, au niveau de la cochlée. Là, les cellules ciliées ou sensorielles les transforment en signaux nerveux transmis au cerveau par le nerf auditif.

Les otites, les bouchons de cérumen ou les perforations du tympan peuvent provoquer des pertes d’audition, mais c’est surtout l’exposition au bruit qui est pointée du doigt. Présents dans notre environnement habituel, les sons constituent en effet la première cause de nuisances et sont le plus souvent dus aux activités humaines. Le danger de la musique, quant à lui, est sournois, car la nocivité est masquée par le plaisir de l’écoute.

 

Un Français sur deux n’a jamais réalisé de bilan auditif*

Quand elles ne sont pas directement provoquées par le bruit ou des pathologies, les baisses d’audition apparaissent généralement vers la cinquantaine, de façon insidieuse. Le plus souvent, la personne atteinte n’a pas conscience de la dégradation de son audition. L’indice le plus sûr d’apparition de la presbyacousie est la difficulté à entendre en milieu bruyant. Quel que soit son âge, il est important de prendre soin de son capital auditif, car une ouïe défaillante provoque une limitation des activités sociales, perturbe les rapports familiaux et peut entraîner un risque de rupture de communication avec l’entourage. Aussi, n’attendez pas avant de consulter votre médecin traitant dès que vous constatez que vous entendez moins bien. L’âge de découverte d’un problème d’audition influence considérablement le résultat obtenu avec des appareils auditifs. Les personnes plus jeunes s’adaptent mieux à ces audioprothèses et à la perception des sons « oubliés ». En résumé, il faut consulter un spécialiste dès le début de la soixantaine (plus tôt en cas de problèmes), puis tous les un à deux ans. Les tests auditifs portent sur la perception de sons musicaux (audiogramme tonal) et de la parole (audiogramme vocal).

 

Comment préserver son audition ? 

Dans un premier temps, vous pouvez améliorer votre confort d’écoute en prenant certaines précautions. Pour éviter les fameux dialogues de sourds en couple, habituez-vous à ne pas marmonner, penser à haute voix ou parler d’une pièce à l’autre. Pour mieux vous faire entendre et provoquer le même réflexe chez votre interlocuteur, vous pouvez articuler davantage, parler plus lentement, attirer préalablement l’attention avant de prendre la parole, et pourquoi pas observer le visage de la personne avec qui vous parlez pour vous habituer à la lecture labiale !

Parmi les autres bonnes habitudes essentielles, vous pouvez porter un casque antibruit lorsque vous passez la tondeuse ou bricolez avec des outils bruyants. Éloignez-vous des enceintes et portez des bouchons d’oreille en mousse lors des concerts. Pensez également aux bouchons à la piscine. Ne vous lavez pas les oreilles plus de deux fois par semaine et utilisez un spray auriculaire pour faciliter l’écoulement du cérumen.

À un stade plus avancé, seul l’appareillage permet d’améliorer le confort auditif. Conçues pour amplifier les sons les plus faibles tout en atténuant les plus forts, les aides auditives vous permettront de mieux entendre, et donc de rester en contact avec le monde qui vous entoure !

 

*Enquête Ifop pour JNA Association, 2020

 

Violaine Chatal

 

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