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Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, également connus sous l’acronyme AINS, sont des médicaments utilisés pour réduire ou supprimer les symptômes liés à un phénomène inflammatoire. Mais leur usage n’est pas sans risque, et il convient d’être particulièrement vigilant selon l’état du patient. Rappels des règles de bon usage.
Bien que la majorité des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) soit vendue sur prescription médicale, un petit nombre d’entre eux, comme l’aspirine ou l’ibuprofène, sont disponibles en vente directe et particulièrement utilisés en automédication. Ils sont pourtant à utiliser avec prudence. Pharmacien de profession, Bruno Maleine, président du Conseil central des pharmaciens titulaires d’officine et président du conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Île-de-France, nous indique les précautions à prendre.
Qu’est-ce que les AINS ?
Les AINS sont utilisés pour le traitement d’inflammations aiguës, dans le cas de maladies inflammatoires chroniques ou d’arthrose. Ils se caractérisent par leurs propriétés anti-inflammatoire, antalgique (antidouleurs), antipyrétique (contre la fièvre) et antiagrégant plaquettaire (pour fluidifier le sang) ; chacune d’elles agissant en fonction de la dose administrée. « Malgré leur efficacité, ces médicaments ne sont pas à utiliser en première intention pour les maux courants, estime Bruno Maleine. En cas de fièvre, préférez le paracétamol. »
Respecter le dosage et la durée
« La durée de prise ne doit pas excéder trois jours en cas de fièvre et cinq en cas de douleur, prévient-il. Au-delà, cela nécessite une consultation. » Il convient également de respecter le dosage minimum conseillé. Si une personne double par erreur la dose, elle doit contacter son médecin ou pharmacien, qui lui indiquera la marche à suivre. En cas de doute, appelez le centre antipoison*.
Quelles sont les contre-indications ?
Comme le rappelle Bruno Maleine, « les AINS sont contre-indiqués chez la femme enceinte à partir du 6e mois de grossesse, les femmes allaitantes, les personnes de plus de 65 ans et les enfants de moins de 15 ans ».
D’autres contre-indications sont liées à l’état de santé de la personne, comme en cas d’allergie à la substance active. Des complications sont possibles chez les personnes présentant des antécédents d’ulcère (les AINS fluidifient le sang, pouvant engendrer un risque d’hémorragie) et d’AVC ou chez celles présentant une fragilité gastrique (ces médicaments agissent sur la muqueuse de l’estomac). De même si le patient a des problèmes hémorragiques, des maladies rénales ou souffre d’insuffisance cardiaque. Les AINS sont enfin formellement interdits en cas de varicelle, car il existe un grave risque infectieux cutané.
« En outre, en masquant les signes d’une infection, les AINS risquent de retarder certains diagnostics et la mise en place du traitement antibiotique, alerte le pharmacien. Ainsi, nous éviterons de les préconiser en cas de douleur dentaire, d’angine ou d’otite. » Les AINS sont déconseillés chez les patients sous anticoagulant, sous antidépresseur et sous héparine (utilisée en cas de risque de phlébite). La prise de deux AINS n’est en outre pas recommandée, au risque que cela cumule les effets indésirables. « C’est le rôle du pharmacien de s’assurer des précautions et de rappeler les règles d’usage », indique Bruno Maleine, se disant particulièrement vigilant avec l’ibuprofène, dont la vente s’est banalisée. Ainsi, avant toute prise, demandez conseil à votre pharmacien ou à votre médecin et lisez bien la notice.
Constance Périn
* Voir le site centres-antipoison.net