Depuis les années 70, les cabines UV se sont multipliées et promettent de bronzer facilement. Pour autant, cette exposition n’est pas sans danger contrairement à certaines idées erronées. Une dermatologue démêle le vrai du faux.
Le bronzage artificiel est cancérigène
Vrai. Selon le ministère de la Santé, les ultraviolets (UV) artificiels n’ont aucun effet bénéfique pour la santé et sont même dangereux. « En premier lieu, ils favorisent le vieillissement cutané, explique Marie-Estelle Roux, dermatologue et membre du Syndicat national des dermatologues-vénéréologues (SNDV). À répétition, ils peuvent faire le lit de cancers cutanés, dont le plus dangereux est le mélanome. »
Les UV artificiels sont, en effet, classés par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) parmi les agents cancérogènes certains pour l’homme depuis 2009. En France, entre 140 000 et 250 000 cas de cancers cutanés sont détectés chaque année et ils sont provoqués, dans plus de 85 % des cas, par une exposition excessive aux ultraviolets.
Le risque est plus important chez les jeunes
Vrai. D’après une méta-analyse basée sur 19 études, le Circ a montré que le risque de développer un mélanome était encore plus élevé lorsque les expositions aux UV artificiels commençaient avant l’âge de 30 ans. « La peau des jeunes n’est pas suffisamment mature pour supporter ces doses souvent élevées d’ultraviolets, indique la docteure. D’autre part, les personnes qui se rendent dans des points soleil ont souvent une addiction au bronzage et cette forme de dépendance est encore plus marquée chez les jeunes. » Or, le nombre annuel de séances et la durée globale d’exposition sont aussi directement liés à l’augmentation du risque de développer un cancer de la peau.
Les UV en cabines permettent de prévenir les coups de soleil
Faux. La composition des UV artificiels n’est pas la même que celle du soleil et les cabines de bronzage émettent principalement des UVA, qui altèrent profondément la qualité de la peau, le taux d’UVB étant restreint par la réglementation. « Les UV artificiels permettent de bronzer mais n’entraînent pas le mécanisme d’épaississement associé à des expositions progressives au soleil », souligne Marie-Estelle Roux.
Une étude a même montré que les personnes atteintes d’un mélanome qui utilisaient les cabines de bronzage avaient deux fois plus de coups de soleil que les autres. « D’autre part, comme les UV artificiels ne provoquent pas de sensation de chaleur, le risque de brûlure en cas d’exposition prolongée est très présent », ajoute la dermatologue.
Ils peuvent être utilisés comme source de vitamine D
Faux. L’organisme produit de la vitamine D après une exposition aux UVB, que diffusent très peu les cabines de bronzage. « D’autre part, une dizaine de minutes par jour d’exposition des mains et du visage au soleil suffisent pour couvrir les besoins en vitamine D », note Marie-Estelle Roux qui conseille aussi de consommer des aliments comme les poissons gras, certains champignons ou le jaune d’œuf.
C’est un bon moyen de lutter contre la dépression saisonnière
Faux. L’exposition aux UV dans des cabines ne permet pas de réduire la déprime qui se manifeste en hiver car c’est la lumière visible qui a des effets positifs sur notre humeur. Absorbée par nos yeux, elle favorise la production d’une hormone, la mélatonine, qui joue un rôle concernant le rythme biologique et le moral. Or, seuls le soleil et les appareils de luminothérapie diffusent de la lumière visible et en aucune façon les cabines à UV !
Crédits photos : SHUTTERSTOCK