Mon enfant va être hospitalisé, comment l’aider ?

L’hospitalisation d’un enfant est un moment important, pour lui comme pour ses parents. Celle-ci sera d’autant plus difficile à vivre si elle est mal préparée. Voici quelques conseils pour rassurer votre petit et l’aider à vivre cette expérience le mieux possible.

Votre enfant va bientôt être hospitalisé. C’est un moment angoissant à la fois pour vous et pour lui. Pour le rassurer et être en mesure de répondre à toutes ses questions, vous devez être parfaitement informé de la façon dont cette hospitalisation va se dérouler. N’hésitez pas à vous renseigner auprès du médecin ou du chirurgien qui l’a programmée, ainsi qu’auprès des différentes personnes que vous allez rencontrer pour l’organisation du séjour : secrétaires, infirmières, cadres de santé, assistante sociale, anesthésiste. « Même s’il est petit, votre enfant sent votre inquiétude, explique Françoise Galland, directrice de l’association Sparadrap*. Il a besoin de savoir pourquoi il va à l’hôpital et ce qui va se passer. » En sachant à l’avance ce qui va lui arriver, il adhérera plus facilement aux soins et aux traitements et aura davantage confiance dans les adultes qui s’occuperont de lui. « Les jeunes enfants pensent souvent que, s’ils sont hospitalisés, c’est parce qu’ils n’ont pas été sages, ajoute Françoise Galland. Si on ne les informe pas, ils peuvent s’imaginer des choses bien pires que la réalité. Ne rien dire à un enfant de ce qui pourrait être difficile pour lui, c’est risquer qu’il se sente trahi et abandonné à un moment où il aurait plutôt besoin d’être soutenu. »

Séparation souvent obligatoire

Dans un parcours d’hospitalisation, l’enfant doit donc comprendre pourquoi il va être opéré ou subir des examens afin de donner du sens à ce qu’il va vivre, en particulier lorsqu’il y a des contraintes. Première de ces contraintes : la séparation d’avec ses parents. Si les hôpitaux sont de plus en plus nombreux à accepter la présence de la mère ou du père pendant les soins, c’est loin d’être le cas pendant l’induction qui précède l’opération (le moment où on lui injecte
les produits d’anesthésie). Il va donc falloir lui expliquer qu’à un moment donné on se séparera, mais que cela ne durera pas longtemps et que l’on se retrouvera, soit dans la salle de réveil, soit dans la chambre. Pensez aussi à le prévenir du jeûne qui lui sera imposé plusieurs heures avant l’intervention. En principe, votre enfant doit pouvoir boire un liquide clair – eau sans gaz, jus de fruit sans pulpe, thé sucré, sirop à l’eau – jusqu’à deux heures avant l’intervention, n’hésitez pas à le demander.

Vient ensuite la question de la douleur. « Il ne faut ni la banaliser ni la dramatiser, précise François Galland. L’enfant doit savoir qu’il aura certainement un peu mal, mais aussi que l’on fera le maximum pour qu’il souffre le moins possible. » On conseille aux parents de bien se renseigner sur les moyens antalgiques qui seront utilisés pour le soulager et sur ceux à prévoir pour le retour à la maison. Pour le séjour, prévoyez tout ce qui pourra détourner son attention : tablette, livres, jeux, jouets, doudous et de quoi dessiner. Préparez bien toutes ces choses avec lui la veille du grand jour.

Présence rassurante

Votre présence à ses côtés aidera beaucoup votre enfant. « Les mentalités ont beaucoup évolué ces dernières années, constate Françoise Galland. Les parents sont de mieux en mieux acceptés et intégrés dans l’organisation des services pédiatriques, mais il reste encore des endroits où leur présence est à peine tolérée alors qu’elle est pourtant essentielle. Il faut bien se renseigner en amont. » Si l’hospitalisation est longue, vous ne pourrez toutefois pas être présent tout le temps. Peut-être pourrez vous faire appel à un membre de votre famille ou de votre entourage pour prendre le relais ? Des bénévoles de certaines associations peuvent vous aider dans ce sens (Les Blouses roses, par exemple). Au début de l’hospitalisation, vous pourrez en outre transmettre à l’équipe soignante tous les renseignements qui lui permettront de bien s’occuper de votre enfant : quelles sont ses habitudes, ce qu’il aime ou pas, ce qui le rassure (sur son site Internet, Sparadrap propose un poster type – « le poster qui parle » – à remplir et à afficher dans la chambre à l’intention des soignants).

Enfin, sachez qu’aujourd’hui de plus en plus d’hôpitaux autorisent les parents (généralement le père ou la mère) à passer une ou plusieurs nuits avec leur enfant, même si les conditions d’accueil sont encore très loin d’être idéales.

Aliisa Waltari

* Sparadrap est une association de sensibilisation et d’information dont l’objectif est d’aider les enfants à avoir moins peur et moins mal pendant les soins et à l’hôpital.

Pour plus d’infos : Sparadrap.org.

Le cas particulier de l’hospitalisation de jour

L’hospitalisation de jour (hospitalisation ambulatoire ou hôpital de jour) signifie que votre enfant entre à l’hôpital le matin pour une opération, des examens ou un traitement et qu’il en ressortira le jour même. Un lit lui est attribué, le plus souvent en chambre multiple. Si la formule est intéressante dans la mesure où votre enfant ne passe pas la nuit sur place, lui et vous aurez moins de temps pour vous adapter à ce nouvel environnement. Il est donc essentiel de bien vous informer en amont sur le déroulement de la journée, afin de pouvoir rassurer votre enfant. Si c’est possible, demandez à visiter les lieux à l’avance et notez toutes les questions que vous souhaitez poser. Comme pour une hospitalisation classique, renseignez-vous également sur les moyens antalgiques qui seront disponibles pour soulager la douleur et pensez à apporter tout le nécessaire pour occuper votre enfant.

 

Crédit photo : 06 Enfant Hopital crédit Thomas Salva Lumento pour SPARADRAP