A quoi reconnaît-on un pervers narcissique ?

Tel un vampire, il (ou elle) se nourrit des émotions de sa victime. Il instille chez elle un sentiment de peur, de doute et d’infériorité. Le manipulateur pervers narcissique est un personnage hautement toxique. Il est donc vital de savoir le reconnaître… pour mieux le fuir. 

Les manipulateurs pervers, appelés communément pervers narcissiques, peuvent aussi bien être des femmes que des hommes – même si celles-ci sont plus rares. C’est un sujet qui a fait couler beaucoup d’encre, pourtant celles ou ceux qui tombent entre leurs griffes sont toujours relativement nombreux. Les victimes ayant réussi à leur échapper relatent toutes une expérience toxique, qui les ont détruites psychologiquement.

Les témoignages concordent pour décrire, au début de la relation, une personne séductrice, avenante, attentionnée, gentille, bref, un individu merveilleux. Mais si le rêve ne tourne pas du jour au lendemain au cauchemar, des petits signaux devraient toutefois alerter.

Joue sur la culpabilité…

Ce roi de la manipulation mentale a pour principale caractéristique de s’en prendre à sa victime par des attaques personnelles qui la blessent profondément. Cette dernière commence à douter d’elle-même et à se demander ce qu’il faudrait qu’elle fasse pour changer. L’entreprise de démolition psychologique se fait de manière subtile et progressive, remettant systématiquement en cause sa façon d’être. Cela commence par des petites piques, l’air de rien, sur sa manière de s’habiller, de manger, de parler… Ce lent travail de sape, tel un acide, ronge progressivement sa confiance en elle, la faisant se sentir nulle, inférieure. Le pervers narcissique ne lui dira pas, par exemple, « je trouve que ce que tu dis n’es pas intéressant », mais plutôt « tu n’es pas intéressant(e) ». Si les reproches incessants que vous fait votre compagnon (ou votre compagne) ne sont jamais d’ordre général mais vous visent dans ce que vous êtes, si bien que vous finissez par vous dire que vous n’êtes pas assez bien pour lui (ou pour elle), méfiance ! Vous avez peut-être affaire à un manipulateur pervers. Faites attention et posez-vous la question : est-ce que la critique est d’ordre général ou, au contraire, me vise-t-elle vraiment dans ce que je suis ? Fuyez cette relation toxique avant d’avoir perdu toute confiance en vous et d’être devenu sa chose, car plus on reste longtemps dans ce type de relation malsaine, plus il est difficile de remonter la pente une fois que l’on s’en est libéré.

… et la peur de perdre l’être aimé

Le pervers narcissique tire son plaisir de l’emprise psychologique qu’il exerce, et son bonheur provient aussi de la peur qu’il infuse. On peut d’ailleurs le repérer à sa manière de jouer sur les peurs. Il est conscient de la dépendance affective qu’entraîne sa manipulation et il en profite pour laisser croire à sa (ou son) partenaire qu’elle (ou il) ne serait rien sans lui (ou elle). Elle devient son objet, vidée de toute estime d’elle-même, et a peur de le perdre. Il est constamment dans l’accusation. Lui (ou elle) est parfait, c’est toujours l’autre qui est folle (ou fou) et méchante (ou méchant). Il se pose constamment en victime. Comme il est naturellement doué pour le mensonge – c’est un excellent comédien -, il est difficile à démasquer. Certains signes peuvent cependant mettre l’entourage de la victime sur la piste. Le pervers narcissique est généralement quelqu’un d’assez cérébral et calculateur. Quand il sourit, observez son regard, seule sa bouche sourit, ses yeux, eux, ne sourient pas. Le manipulateur pervers est une personne malade, dysfonctionnelle. Aussi, n’espérez pas le changer, ni vous venger, mettez au contraire le plus de distance possible entre lui et vous.

Le pervers narcissique : un menteur professionnel

Il n’y a malheureusement pas que dans la sphère privée que l’on peut tomber sur un manipulateur pervers. Ce type de personnage peut sévir aussi dans le monde du travail. On retrouve chez lui les mêmes caractéristiques que celles qu’il montre dans une relation amoureuse. Il ne se remet, par exemple, jamais en cause et rejette systématiquement la faute sur sa victime. Il se présente comme quelqu’un de parfait, juge tout et donne des conseils sur tout. Il est très hypocrite et change de comportement et d’humeur en fonction des gens avec qui il est. Comme il n’a aucun principe moral, il peut exercer des pressions, du chantage, et se servir de toutes les faiblesses qu’on lui a révélées pour faire du mal.

Catherine Chausseray

 

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